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Mouchamps

Dossier thématique

Mesure 17 : Proposer à l’automne un plan d’actions global autour des enjeux de la santé et particulièrement en milieu rural

L’accès à la santé est non seulement une priorité pour nos concitoyens mais elle est aussi un de ces «marqueurs» qui donnent aux habitants des zones rurales le sentiment que s’est développée au fil du temps une «région à deux vitesses». L’objectif de la Région est de contribuer à maintenir et à développer l’accès des Ligériens à une offre de santé de qualité, de premier et de second recours, sur tous les territoires de la région.

Pour beaucoup de nos concitoyens, dans le domaine de la santé, il existe deux types de territoires au sein de notre région : ceux qui qui disposent de professionnels nombreux et d’établissements dotés d’équipements modernes, et les autres… La réalité confirme bien souvent ces sentiments. La couverture en soins de «premier recours» est en moyenne plus faible en Pays de la Loire (23 professionnels libéraux pour 10 000 habitants) que la moyenne nationale (26 pour 10 000 habitants). Surtout, il existe de grandes disparités infra-régionales : le déficit de professionnels de santé est particulièrement marqué en Mayenne (17,3 pour 10 000 habitants) et en Sarthe (18,3 pour 10 000 habitants). Ces deux départements se situent ainsi parmi les dix départements français présentant le plus faible nombre de professionnels de santé rapporté au nombre d’habitants.

En outre, le contraste d’accessibilité à certains soins en spécialité est fort entre territoires ruraux et urbains, notamment concernant les ophtalmologistes et les psychiatres. Les tensions rencontrées par certains territoires pour l’accès aux soins pourraient s’accentuer dans les années à venir, du fait notamment du vieillissement de la population (y compris celle des professionnels de santé) mais aussi des difficultés qu’ont certains territoires à organiser ou, même, à anticiper la réponse à ces problèmes. Nombre d’élus locaux et de professionnels de santé sont aujourd’hui démunis face à ces défis.

Si les difficultés d’accès aux soins de premier et second recours ne se limitent pas aux territoires ruraux les plus isolés (elles concernent également certaines villes moyennes et certains quartiers défavorisés des grandes villes), elles touchent néanmoins de plein fouet les ruralités, comme le confirment les échanges tenus lors de la concertation du pacte régional pour la ruralité.

Pour «rééquilibrer nos territoires», une mission a été confiée à Catherine Deroche, vice-présidente déléguée à la santé au sein de la Commission Territoires, ruralité, santé, environnement, transition énergétique, croissance verte et logement, qui doit aboutir à la présentation de propositions d’action à l’automne 2016. Dans ce but, elle rencontre actuellement les professionnels des secteurs médicaux et paramédicaux, les usagers, les responsables des établissements régionaux et locaux, l’Agence régionale de santé, les représentants des collectivités, les facultés et établissements de formation, l’association des pôles et maisons de santé libéraux…

Ces échanges ont d’ores et déjà permis de confirmer plusieurs des principes sur lesquels elle a fondé son travail. Le premier d’entre eux est la conviction que les maisons pluridisciplinaire de santé (qui doivent continuer à bénéficier du soutien de la Région) ne sont pas la «réponse unique» adaptée à tous les territoires et qu’il convient de soutenir d’autres formes de projets lorsqu’ils s’avèrent plus cohérents avec la réalité d’un territoire et qu’ils se fondent sur une approche collective concertée, pérenne et structurée. Par ailleurs, il s’agira de mieux articuler l’action entre la médecine hospitalière (public et privée) et la médecine ambulatoire.

C’est la raison pour la mission d’études s’attachera à proposer des actions permettant de développer l’exercice coordonné des soins de premier recours afin d’offrir un cadre attractif d’exercice pour les professionnels de santé (notamment par le soutien à la structuration et aux investissements). Pour les territoires les plus fragiles, l’enjeu sera également de déployer un accompagnement spécifique sur l’évolution de leur offre de santé et, au besoin, soutenir les collectivités contraintes d’agir rapidement pour maintenir ou attirer des professionnels.

L’enjeu est aussi d’apporter des réponses permettant de compléter les dispositifs existants pour mieux attirer les professionnels sur un territoire. Il s’agit bien sûr d’inciter ceux-ci à venir s’établir de manière durable sur les territoires en identifiant précisément les facteurs qui freinent ou au contraire favorisent ce phénomène : «isolement» du professionnel dans son activité ; soutien ponctuel ou durable dans son activité ; intégration professionnelle du conjoint… Mais, attirer des professionnels sur les territoires, c’est aussi étudier de nouvelles formes de «médecine volante» qui permet, pour une durée déterminée, de rapprocher les professionnels d’aujourd’hui et de demain des territoires.

La mission conduite par Mme Deroche travaille également sur les domaines de l’innovation et du numérique. Ils répondent à la fois aux enjeux de l’avenir mais aussi à certains défis d’aujourd’hui qui touchent particulièrement les territoires ruraux : second recours ou encore vieillissement (pour l’appui duquel le Gérontopole des Pays de la Loire pourra être sollicité). Enfin, des actions sont en cours d’étude permettant de mieux répondre aux attentes des élus qui doivent être davantage accompagnés face à ces enjeux. Pour cela, la Région s’attachera à proposer des actions permettant de mieux les informer, les accompagner et les soutenir.

Sans attendre les conclusions définitives de cette mission, des mesures peuvent d’ores et déjà être proposées qui correspondent notamment à des actions dont la pertinence a été validée techniquement mais également tout au long de la concertation menée pour la préparation du pacte régional pour la ruralité.

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